Après 2 journées passées dans la capitale, nous décidons de partir vers le Nord. Haridwar sera notre prochaine destination. Ces 230 km en train nous prendront presque 5h…
Avant de prendre le train, le propriétaire de notre auberge nous met en garde « le train que vous allez prendre et le ticket que vous avez acheté correspondent à la classe la moins chère. Certains vont vous dire que votre train est annulé pour vous vendre un autre ticket ou encore vont s'asseoir à votre place ». Finalement rien de cela ne se passe. Le train se remplit dans le calme. 6 sièges sont séparés par une allée centrale. Chacun y dépose ses bagages sur les compartiments situés au-dessus de nos têtes, lorsqu'il reste encore de la place. Au plafond se dressent deux rangées de ventilateurs. Soit presqu’une vingtaine de ventilateurs pour le wagon. Face à nous une maman avec son fils prennent place. Le petit âgé d'à peine 6 ans porte un turban bleu marine sur la tête,. Son visage est parfait, peau nette, yeux noirs, longs cils. Il me regarde timidement, je lui souris. Le train part et l'agitation commence. Certains se lèvent pour changer de place, d'autres peinent à ranger leurs valises trop lourdes et trop encombrantes. Par la fenêtre je vois les gens assis par terre sur le quai qui attendent à leur tour leur train. En quittant la gare, le train prend de la vitesse et je découvre un tout autre paysage. Des maisons dont il ne reste plus rien, du linge qui sèche sur le grillage ou part les fenêtres ou encore sur chaque centimetre carré de bout de mur libre. Un petit garçon et une petite fille jouent avec un ballon dans une décharge à ciel ouvert. Et des montagnes et des montagnes de déchets sur le bas-côté des rails. Je relève la tête, trois hommes et une femme me regardent avec insistance. Je baisse les yeux pour continuer de découvrir ce chaos : des hommes ramassent des pierres. Des vaches, des chèvres et des chiens dorment paisiblement. Les maisons colorées forment un joyeux bordel. Le train ralentit, nous entrons dans une autre gare. Un homme passe en s'essuyant le visage avec un tee-shirt, couvert de poussière de la tête au pieds. Mon petit voisin d'en face et sa maman ont changé de place. C'est maintenant une voisine avec son mari qui nous font face. Le train se remplit davantage, il fait chaud. Heureusement que les fenêtres sont ouvertes. Par la fenêtre le chant joyeux des petits oiseaux se mêlent aux klaxons des rickshaws, taxis et autres. Je lève une nouvelle fois la tête, un homme se décrotte généreusement le nez, un autre est toujours là à me regarder. Le contrôleur vérifie les billets. Je me demande comment il s'y retrouve avec tous ces gens. Des vendeurs passent de wagons en wagons vendant un peu de tout : Chai, biscuits, soupe, boissons etc. Le mari de la voisine d'en face à l'air d'avoir de l'argent, il sort sa liasse de billets pour acheter quelques petites choses à se mettre sous la dent. Sa femme dévore des chips en buvant son Thé Chaï puis jette son paquet vide par la fenêtre, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes! Le train se remet en marche. On découvre des petites maisons au bord des rails, des femmes assises sur des espèces de lit en bois discutent. Des hommes dorment sur les rails! Des cochons sont en plein festin. Des enfants jouent au criquet. Une odeur affreuse envahie le wagon. La voisine d'en face se bouche le nez, je l'imite. Nous sommes épuisés mais le sommeil ne vient pas. Le train est bruyant et puis nous ne voulons pas perdre une miette de ce qui se déroule sous nos yeux… PS : Je vous épargne le récit des toilettes qui est pourtant une aventure à part entière ! Je peux juste vous dire que j’étais bien contente d’avoir avec moi mon Go Girl (voir l'article sur les indispensables) --> Trajet : Delhi-Haridwar 140 roupies (par personne- Classe CS place assise sans aircond. Nous avons acheté nos billets au "bureau d'informations pour touristes" , gare de New Delhi.
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